Salut tout le monde !
C’est une Soizic un peu crevée qui vous
écrit tant que tout mes souvenirs restent frais dans ma tête.
Je sais pas ce que j’ai attendu pendant les quatre premier mois de mon séjour
pour demander un changement de famille. Quand je pense à tout ce que je fais
avec ma 2e famille en trois semaines, en comparaison avec ce que j’ai fait en
quatre mois dans la première, ça me rend dingue de me dire que j’ai perdu un
temps précieux. Mais bon, passons.
Déjà, niveau lycée,
je suis dès à présent en VACANCES ! Les PREMIERES de l’année. Si. Jusqu’au 11
février. Alors je veux plus entendre personne qu’en France y’a pas assez de
vacances parce que je vous botte les fesses ! Haha.
Une semaine avant cette période tant attendue, mon lycée m’a demandé de faire
une présentation Powerpoint de mon pays, de la culture française, etc … en
anglais aux autres élèves – du collège à côté et de quelques classes du lycée.
Ce que j’ai moyennement apprécié. Ok, pour tout ce qui est du partage de
culture, je suis toujours partante. No problemo. Mais bon, j’arrive dans la
classe, la moitié des élèves dorment et j’ai même vu le prof piquer du nez
pendant que je parlais de la cuisine française … Sans commentaires, encore une
fois ! Je sais pas trop pourquoi ils m’ont demandé ça. Mais dans au moins
quatre classe sur une dizaine de présentations, les élèves étaient super
motivés, le prof super impliqué, on a rigolé, discuté, etc, bref des moments
agréables qui donnent envie de recommencer. Une fois, alors que le prof piquait
du nez et deux élèves sur une trentaine m’écoutaient, j’ai fait la méthode
Ras-Le-Bol-A-La-Française : Je me suis arrêtée de parler, j’ai attendu comme ça
une bonne minute, et quand environ une dizaine d’élèves eurent arrêté de parler
(une vingtaine continuait) j’ai crié un gros “ Xué Sheng !” (équivalent de
élèves, camarades) et bom, ils se sont tous retournés avec des yeux ronds et
n’ont plus rien dit jusque la sonnerie. Même le prof s’est réveillé, et m’a
regardé du style “qu’est-ce qu’elle nous fais là?” mais je m’en foutais royal.
Enfin bref, une expérience à pas refaire… tous les profs du lycée en ont eu
vent !
Retour sur ma famille
donc. Le 14 moi et ma mère d’acceuil avons prit le train direction TAIPEI !
Ouais. Elle a tout organisé : deux jours dans la capitale que je n’avais encore
jamais visité telle quelle. On est arrivées, on a mangé dans un bon resto et on
est allées dans un centre commercial ultrachic où travaille sa fille, Serena,
qui est allée au Danemark en tant qu’inbound student. Elle est orfèvre en gros
; son boulot se trouve dans un atelier entre d’autres dans un centre commercial
super chic style Printemps, avec des “stands” pour chaque marque. On peut y
faire sois-même des bijoux avec l’aide des vendeuses comme Serena, ou en
acheter – en or ou en argent, fait main, superbes trucs quoi. Serena m’a aidée
à faire une bague et me l’a offerte – en argent ! J’vous dit pas comment
j’étais trop … impressionnée, ébahie, heureuse à la fois, bref je m’y attendais
trop pas et ca m’a fait super plaisir. En suite, après être allées acheter des
livres et se balader un peu dans le centre commercial, on est allées toutes les
trois manger un Hot Pot puis moi et ma maman d’acceuil sommes retournées à
l’hôtel et dormir. Le lendemain matin, on est allées voir le mémorial de Jiang
JièXi – le mec qui est venu à Taiwan pour fuir Mao Zedong et le communisme, là.
Il y avait un petit musée avec des objets qui lui ont appartenu, des vêtements,
etc. C’est incroyable de se dire qu’on se tient en face des chaussettes d’un
mec aussi important. Puis, on a rejoint Serena, avons mangé dans un resto
japonais ULTRA japonais : un super resto, un des plus vieux, avec que des trucs
venant du Japon – plus rien à voir avec ce qu’on peut trouver en France. Il y
avait aussi une des meilleures amies de Serena qui elle est allée en Allemagne
avec le Rotary, Helen, super sympa aussi ! Puis on est allées faire du shopping
dans un quartier de Taipei connu pour tous ses magasins de “chinoiseries”, vous
savez, les trucs par cher qui coutent pas un rond qu’on jette au bout de trois
mois. C’est incroyable, y’a tellement de trucs. Taipei, c’est … grand. Entouré
d’immeubles, plein de gens. On peut tout y trouver, tout y faire, en une
journée ou deux ou un an même. Cette grandeur, toutes ces possibilités me
laissent encore sans voix. Tous ces gens, toutes ces existences, tous ces trucs
à acheter, à consommer, à jeter, toutes ces maisons, ces apparts, ces
boutiques, … Encore maintenant, une semaine après, j’ai un peu de mal à y poser
des mots. On se sent comme petit, comme une fourmi parmi une fourmillière.
C’est space. Mais j’aime bien.
Enfin bref, après avoir bien dépensé mes sous, on est rentrées à Hualien vers
7h après avoir dit au revoir à Serena. Elle est super cool, et comme sa maman,
toujours joviale et en mode “enjoy the life” à chaque seconde. Je les adores
déjà toutes les deux, et suis impatiente de la revoir.
Enfin, le lendemain,
j’étais super crevée du coup on a pas fait grand-chose, à part acheter des
légumes. Encore radioactifs.
Le vendredi, j’ai
enchaîné avec un trip avec mes camarades à PinXi, là où il y a les lanternes
(cf un de mes articles précédents où j’y suis allée avec les autres inbounds
students). C’est toujours aussi beau, on a lancé nos lanternes après y avoir
écrit nos souhaits en pleine journée du coup c’était pas aussi beau que le
soir, mais ca en valait le coup quand même. Un autre truc que j’ai capté; ici
chacun peut lire les souhaits des autres, or en France comme dans le monde
occidental, si on dit un souhait il est pas censé se réaliser, pas vrai ? Du
coup j’ai écrit les miens en français pour être sûre que seule moi puisse les
connaître haha, non sérieux je trouve que les souhaits sont des choses privées,
à ne pas forcément faire partager à tout le monde. C’est encore un fossé
culturel que j’ai rencontré là : mes camarades m’ont demandé ce que je
souhaitais, et j’ai bafouillé deux-trois trucs vagues, mais j’ai pas forcément
envie qu’ils le sachent. D’où ma question : suis-je encore dans l’individualisme
occidental quelque part ? Ou j’ai juste éclairci la frontière entre ce que je
veux partager ou non ? En ayant vu la tête qu’ils ont fait quand je leur ai dit
que pour moi et ma culture, partager les souhaits ne se fait pas trop, ils ont
fait une drôle de tête … Mais bon passons, c’était une super journée, on a
beaucoup rigolé. On est ensuite à Yilan dans un nightmarkets super connu, avec
autant de “chinoiseries” et bouffe pas cher sur le pouce qu’à Taipei au moins.
Je me suis balladée avec mes camarades, et avec ma prof. Je vous ai dit
précédemment que j’avais l’impression d’être avec des 3e : c’est vrai, mais
c’est pas pour autant que je ne m’amuse pas avec eux. C’est marrant, mais bon
c’est pas les mêmes mentalités en fait, donc à doser. En en parlant un peu avec
ma prof qui remarquait que j’était un peu distante, je lui ai un peu exposé le
problème et elle m’a dit que c’est vrai, je suis vachement plus mature qu’eux,
et que la mentalité que j’ai est plus proche des profs que des élèves … (c’est
son point de vue hein, je traduis). Du coup je me demande, est-ce que c’est ça
grandir ?
Après être rentrée de ce super voyage, le samedi on est allés avec ma famille
voir un suuuuuuper hotel ultra chic près de Hualien, en face de la mer. Il est
ultracher mais punaise je sais pas ce que je donnerais pour y passer ne
serait-ce qu’une nuit. C’est magnifique, et en gros on se réveille avec la mer
à côté de soi … Puis on est allés manger notre Hot Pot du Samedi, et ma mère
d’acceuil m’a fait la surprise de m’emmener dans un établissement de massages
chinois ! Il y en a plein en fait, c’est genre pour les problèmes de dos,
rhumatismes, etc … médecine chinoise en gros. Parce que j’avais un peu mal au
dos ces temps-ci, mais je m’attendais carrément pas à ça ! N’allez pas vous
imaginer un truc genre zen, où ils nous posent des cailloux sur le dos pendant
une heure en mettant de la musique douce et de l’encens. Oh non. C’est entre
l’osthéopathe et le kiné – et les masseuses n’y vont pas de main morte !
Parfois c’est confortable, parfois ça fait mal, surtout quand elles s’attaquent
à là où vous avez mal – l’épaule gauche donc dans mon cas, et des fois c’est
juste la torture suprême. Moi qui suis ultra chatouilleuse comme vous le savez,
je vous laisse imaginer comment mes mains ont broyé la serviette et mes dents
se sont serrées quand la masseuse s’est attaquée à ma plante de pied … si elle
avait voulu savoir quelquechose sur moi, j’étais prête à lui dévoiler mes
quatre vérités pour qu’elle arrête ! Haha, non sérieux c’est atroce comme truc
quand on est chatouilleux. Mais fallait bien tester !
Le dimanche, épuisée,
je me suis reposée et ai préparé mes affaires pour le trip des montagnes. Mon
dieu.
PREMIER JOUR
Bon, lever 4h50, départ 7h, rien de nouveau. Jusque 11h30, on a pris le bus
dans les montagnes jusqu’aux plus hautes de Taiwan, gravissant ces immenses
cailloux sur des routes sinueuses. J’étais à côté d’une amie qui était malade,
la pauvre ! C’est vers 10h que j’ai perdu la connexion d’avec mes orteils,
comprimés entre deux paires de chaussettes et mes Doc Martens.
Puis, première étape, on s’arrête pour manger vers 11h30-midi avec déjà une vue
magnifique, sur une sorte d’aire de repos. Pas un nuage, un grand ciel bleu et
un soleil éclatant. Mais le froid commence déjà à venir. Puis on reprend la
route direction prochaine étape : Mont
Shimen, 3237 m d’altitude ! La route pour y arriver est à couper le souffle.
Dans les hauteurs des montagnes, comme ça, j’avais un peu l’impression de
partir au ski. Puis on est arrivés au pied du sommet qu’il faut gravir à pied.
Punaise l’ascension était rude. Un vent glacé me sifflait aux oreilles, et je
suivais d’autres élèves à la queue leu-leu sur les “marches” (paliers en bois
pour plus de sécurité, parce que si on tombe, eh bah … bonne chance). Puis
arrivée au sommet, grandiose. Je voyais déjà des nuages en bas, mais ne
m’attendait pas à voir le sommet d’une autre montagne en face en ressurgir. Le
soleil tapait fort et bien sûr, avec le froid, je ne m’en suis pas rendue
compte. On est bien restés une demie-heure sur ce sommet, on a fait des photos
avec le prof et il s’est rendu compte après dix minutes de poses différentes
que l’appareil était pas allumé, du coup on a du tout refaire, y compris tous
sauter en même temps en mode enjoy-the-life, qu’on a en tout fait une bonne
vingtaine de fois sans exagérer. Mon cerveau commençait déjà à entrer dans des
petites vappes, mais la beauté incroyable du paysage m’a sûrement empêcher de
m’en rendre compte. Puis on est redescendus – un quart d’heure aller, ving
minutes retour, parce que quand on descend on regarde le bas de la montagne et
ça donne envie d’aller trèèèès doucement … . Et on est remontés dans le bus
direction l’hôtel-ferme. Je sentais ma tête un peu sonnée mais je ne m’en suis
pas préoccupée.
Enfin, après genre une heure de bus, on est
arrivés à un hôtel à 3400m d’altitude, avec une sorte de ferme et un parc sur
tout le contrebas, où des gens vivent et étudient la forêt, font visiter, etc.
Jusqu’à l’arrivée, le froid se faisait ressentir de plus en plus et ma tête ne
se remettait pas. On est descendus du bus et on a directement enchaîné sur la
visite de la forêt. Mes pieds étaient congelés jusqu’aux chevilles, je sentais
même plus mes talons fouler le sol. Pareil pour mes jambes. Mes mains
tremblaient toutes seules, et plusieurs personnes ont remarqué que j’étais
super blanche.
J’ai tenu la visite vingt minutes. Ma tête a
boosté son état sonné et j’ai du m’appuyer à un arbre pendant qu’on marchait,
car je voyais tout trouble et mes jambes tremblaient. Une amie s’est ultra
inquiétée –depuis une heure en fait, mais a chaque fois je lui disais que ca
allait, et le prof m’a dit de remonter à l’hôtel me réchauffer. Ce que j’ai
fait péniblement, étant donné que la forêt est toute en pente on a du user de
nos jambes de plus belle (mon amie m’accompagnait). Pendant qu’elle allait
chercher nos affaires pour les mettre dans la chambre, les réceptionnistes
m’ont prit ma température … 34.2 degrés !!!!! Après cinq essais pour voir que
le thermomètre marchait bien, elles m’ont expliqué que c’est parce qu’il fait
super froid et qu’on est en altitude … mais quand même j’étais choquée ! (ouais
bon à moitié parce que j’étais aussi dans les vappes). Elles m’ont même donné
une bouteille … d’oxygène ! Parce que ouais, je me suis pas rendue compte peut
être à cause de l’air froid et de mon cerveau-lent (MEILLEURE BLAGUE DE
L’UNIVERS EVER DEDICACE A MON PERE, LES GENES ME RATTRAPPENT. Pardon…) je
suffoquais – depuis une heure selon mon amie. D’ailleurs au fait son nom
anglais est Jocelyn, comme ma mamie, c’est comme ca qu’on est devenues potes en
fait. Fin bref.
On est allées dans notre chambre et
j’ai pu constater les dégâts : en retirant mes gants, mes mains tremblaient
toutes seules, mes ongles était carrément bleus et les cicatrices de mes
piqures de moustique violettes. Le prof m’a dit de boire beaucoup d’eau chaude
et de prendre une douche chaude, mais déjà la chambre était glacée, alors je
vous raconte pas l’odyssée. Je me suis regardée dans la glace : mes lèvres
étaient bleues aussi, j’avais des cernes immences et j’étais toute pâle … Rah
le choc ! Bien que l’esprit embrumé, jamais j’avais été comme ça avant, et je
pensais pas être réellement dans cet
état-là. Je suis donc allée dans mon lit à boire de l’eau chaude et aller au
toilettes pendant une heure, après quoi j’ai eu le courage d’aller prendre une
douche … Horrible moment. En retirant mes chaussettes mes orteils étaient
bleus, et pas seulement les ongles hein !! Je les sentais toujours pas, et
j’avais peur que si j’en prenais un il ne se casse, hahaha. Mes genoux
tremblaient un peu, mes dents et mes mains aussi d’ailleurs. Et j’étais
toujours dans les vappes. J’ai tenté de me glisser sous l’eau pas trop chaude
et, moment d’horreur ! Vous savez en hiver, quand vos orteils sont congelés,
vous rentrez à la maison et ça fait un peu mal, pas vrai ? Parfois on a même
des fourmis. Eh bah imaginez cette douleur. Mais des orteils aux chevilles. Et
au bout des doigts. Mon dieu les larmes me sont montées aux yeux. Une fois plus
ou moins habituée à l’eau de la douche – je tremblait comme un téléphone
portable tout du long, j’ai eu le courage de me sortir de la douche. Le froid
est revenu, et j’ai eu toutes les peines du monde à me sécher et me rhabiller –
j’ai flingué toutes les serviettes de l’hôtel, tant pis pour mes camarades.
Quand le cauchemar – et je pèse mes mots hein, non sérieux là j’en rigole mais
sur le moment c’est vraiment ça, c’est atroce – a prit fin, j’ai regagné mon
lit et ai essayé de me réchauffer du mieux que je pouvais en attendant mes
camarades pour aller manger. Les fourmis se sont emparées de mes jambes –
jusqu’au genoux !- et du bout de mes doigts pendant dix minutes de torture –
les fourmis aux doigts je le souhaite à personne, même pas à ma prof de
français de 1e que je détestais. J’ai quand même réussi plus ou moins. Puis,
mes amies (deux filles super sympa d’une autre classe, dont celle qui m’a
accompagnée) sont arrivées avec d’autres élèves (on est une petite dizaine par
chambre). On est allées manger – il m’a fallu du courage pour ressortir ! et le
prof m’a conseiller de rester alitée ce soir, de pas sortir. Du coup j’ai pu
voir les étoiles depuis mon lit et ma fenêtre, toujours la tête embrumée et
super déçue. C’est la première fois que ça m’arrive ce genre de truc, et zapper
autant de lieux à découvrir d’un coup, en plus du froid et de ma tête qui n’en
finissait pas, j’avais le moral dans les chaussettes.
La fatigue a eu raison du froid et je me
suis endormie sans même m’en rendre compte. J’ai même pas entendu mes camarades
rentrer dans la chambre.
DEUXIEME JOUR
Je me suis réveillée à 4h du matin, je
sais pas pourquoi, et impossible de me rendormir. Tout le monde dormait dans la
chambre, je tremblais plus mais j’avais quand même un peu froid. Après dix
minutes de méditation sur est-ce-que-ca-vaut-le-coup-ou-pas, je me suis décidée
à quitter mon lit pour aller aux toilettes (c’est bien beau de boire beaucoup
d’eau chaude hein) et en ai profiter pour me remplir un bon gros thermos d’eau
chaude que j’ai vidé en regardant le jour venir sur les montagnes. Et encore
une fois, aucun mot ne me vient à l’esprit pour décrire ce spectacle. Non, faut
voir ça de ses propres yeux, c’est tout. J’en ai oublié de prendre des photos,
tiens. Ca se rapproche des matins de quand j’étais au ski avec mes parents,
mais c’est différent encore.
Mes camarades se sont réveillées et on est
allées prendre le petit déj. Le deuxième jour était gris, venteux, bref biennn
glacé histoire d’arranger les choses. Ma température n’ayant pas bougé, le prof
m’a dit de rester au chaud au lieu de retourner à la forêt avec les autres –
j’enrageais de rester cloitrée à l’intérieur mais bon j’avais pas tellement le
choix, j’étais encore bien sonnée et je suffoquais. Pour toute consolation,
j’ai eu le WiFi à l’hotêl. Puis j’ai attendu, entre les allers-retours aux
toilettes, au distributeur d’eau chaude et mon lit, et mes camarades sont
revenues, et on a rassemblé nos affaires. Un groupe – dont faisait partie
Jocelyn – partait pour d’autres montagnes, leur trip est de cinq jour, tandis
que moi et d’autres repartions pour Hualien. A 11h je quitte l’hôtel alors
qu’une bonne brume recouvre les montagnes. Et au fur et à mesure qu’on regrimpe
plus haut (il faut passer par un col quasi-sommet pour redescendre de l’autre
côté jusque Hualien), mon état a un peu empiré. On s’est arrêtés en plein
milieu sur une aire pour admirer un truc que beaucoup n’avaient jamais vu de
leur vie – la neige !!! Eh ouais, il a neigé, et le vent était bien mordant.
Pas un blizzard hein, dans le Nord on considèrerait ca comme un petit peu de
neige en décembre. Mais bon c’est marrant de voir les autres s’agiter comme des
malades, sans parler des brésiliens qui sont devenus fous. J’essayais de me réjouir
du spectacle du mieux que je pouvais mais j’étais vraiment mal, mes doigts
tremblaient de plus belle et je suffoquais. Quand on est arrivés à la dernière
aire, au point culminant de la route, après avoir longé le quasi-sommet des
montagnes pendant une heure, je me réjouissais parce qu’on allaient redescendre
et bam, SURPRISE, merci la neige qui a fermé la route !!! Route impraticable,
trop dangereux, du coup on a du refaire demi-tour. Après une heure de
concertation, les profs encadrants on décidé de descendre par le sud puis de
passer par Taipei pour rejoindre Hualien. Ouais, cinq-six heures de route en
plus quoi.
Et c’est ce qu’on a fait. On s’est acheté à
manger dans des 7-eleven et on est restés assis pendant cinq heure trente de
bus. Au fur et à mesure qu’on descendaient j’allais mieux, je recommencais à
respirer à peu près normalement. J’ai dormi et écouté de la musique. Puis on
est descendu dans une sorte de station de trains après Taipei où on a pris une
navette pour Hualien – on a payé les ticket avec notre argent de poche.
Résultat : arrivée à Hualien à 19h30, redécouverte de la présence de mes
orteils à 20h12 quand je suis rentrée à la maison, complètement zombifiée,
toute blanche et tout. Et comme j’avais dormi dans le bus j’avais pas sommeil,
du coup j’ai essayé de noter tout ce que j’ai ressenti au cours de ce voyage
pour passer le temps dans mon lit, mais mes mains étaient encore engourdies du
coup j’ai essayé sur mon ordi, je tapais à deux à l’heure hahaha ! Ce que
j’écris là date donc de plusieurs jours après les faits, donc désolée si
j’oublie des trucs.
Mais bien que déçue de pas avoir vu
grand-chose à cause de mon état, ca en vallait carrément le coup d’oeil. Rien
que les paysages mon dieu, non sérieux croyez-moi ces montagnes n’ont rien à
envier aux fonds d’écran Apple. C’est tout simplement … pfiouuuuuu !
Et puis comme mon amie Jocelyn me l’a
dit pour me remonter le moral, “bad experiences make good memories !”
Et le nouvel an chinois approchant, j’ai dû
retourner dans ma 1e famille d’acceuil le
lundi suivant.
Je pense que vous l’aurez déjà compris, avec ma mère d’acceuil c’est déjà pas
trop la joie. Au vu de tout ce que j’ai fait dans ma 2e famille, du nouvel an
désastreux et de l’absence totale d’activités pendant deux mois au moins avant
le changement, autant vous dire que j’étais pas pressée. Mais bon, c’est pas
une raison pour faire la tronche. J’ai fait mon sac et ai dit au revoir à ma
Maman Taiwannaise – de ma 2e famille d’acceuil hein. “Maman” parce que Maggie,
je l’ai JAMAIS appelée comme ça, je peux pas, je la considère pas comme ma mère
ni même comme une véritable mère d’acceuil en fait, plutôt comme une mère
d’acceuil administrative au Rotary au bout du compte. “Taiwannaise” parce que
je peux pas avoir une autre maman, parce que pour faire simple, j’ai percuté
que ma maman ce sera toujours Marie-France Gouverneur, que ce sera jamais
personne d’autre même l’espace d’une seconde et qu’il a fallu que je me casse à
l’autre bout du monde pour capter ça – mais ca c’est une autre histoire.
Fin bref, ma mère d’acceuil m’a conduit chez
Maggie après m’avoir emmenée dans notre resto japonais préféré – j’ai traîné le
plus longtemps possible pour pas quitter le resto mais il a bien fallu partir
hein. Maggie n’était même pas là, on a dû l’attendre une demie-heure sur le
perron parce qu’elle était au travail et Ray, son fils, était cencé être là
mais il est parti jouer au basket et a oublié. Quand j’ai fait un gros-câlin-au-revoir-tu-va-sincèrement-me-manquer-beaucoup-pendant-une-semaine
à ma Maman Taiwannaise donc, j’ai vu dans le rétroviseur de la voiture la tête
de Maggie qui avait pas trop l’air d’apprécier le fait que je m’entende
carrément mieux avec ma Maman Taiwannaise qu’elle … mais bon je me fait peut
être des idées, hein. Puis je me suis installée dans ma chambre, ai échangé
quelques brefs mots avec elle (devinez … mais siii, c’est “il faut que j’aille
travailler, tu peux rester à la maison hein, et puis tu peux te faire à manger
ce soir parce que quand je rentrerais j’aurais plein de trucs à faire et tout
et tout”) puis à 17h je me suis fait à manger. J’insiste sur le “me”. Car dès
qu’elle est rentrée j’ai essayé de lui faire comprendre, bien poliment bien sûr
hein !, que bah j’ai pas spécialement envie de faire des choses avec elle au
cours de cette semaine. Non pas que je sois rancunière, mais pendant quatre
mois j’ai fait plus de choses par sentiment de culpabilité-si-j’aide-pas que je
n’étais cencée en faire. Donc ca va hein.
Sinon, de part ce que j’ai pu voir et le
récit des autres inbounds, voilà ce qui se passe au nouvel an chinois : la
famille se réunit, on parle, on se repose, on cuisine le repas du soir et …
c’est tout. Ouais. Je suis restée toute la journée chez la belle-mère de Maggie
à lire un bouquin. Puis le soir ils ont plein de plats différents, tous plein
d’huile, de viande, de trucs que j’aime pas quoi. Maggie a essayé de me faire
manger en me disant que je devais gouter à chaque plat car “c’est la tradition”
mais non. Je me suis pas laissée faire, et ai avalé un demi bol de riz et
quelques légumes. J’en ai marre qu’à chaque, CHAQUE repas elle essaie de me
faire manger comme pas possible, non pas parce qu’elle s’inquiète de ma santé
mais parce qu’apparament j’ai un peu maigri et elle a peur que les gens du
Rotary disent qu’elle me nourrit pas assez ou tout des trucs comme ça. Vous
l’aurez compris, j’en ai un petit peu marre de baigner dans l’hypocrisie …
Le soir, on a entendu plein de feux
d’artifices, mais à 9h on est rentrés parce que devinez quoi? ELLE ETAIT TROP
FATIGUEE. Non, sans blague. Puis, le lendemain, ils sont allés dans des temples
prier, bruler de l’encens et déposer des fruits en guise d’offrande.
Pour des raisons que je tiens à garder, ces
jours dans ma 1e famille ne se sont pas ultra bien passés. Peut-être ai-je été
trop rancunière ou trop en colère, mais je m’en fiche. J’ai mes raisons … Mais
je me laisse pas abattre pour autant hein !!
Puis je suis retournée dans ma 2e famille – que je considère bien plus comme ma
“famille” taiwannaise. Le temps est pas terrible mais on fait toujours des sorties,
ou on reste à la maison à glander comme des larves (ce qui me dérange pas
haha). Mais toujours dans une ambiance différente. J’ai pas à me sentir
coupable pour quoi que ce soit. Et vous savez quoi ? Je crois même plus aider
ma Maman Taiwannaise que Maggie ! Hahaha.
Enfin bref. La vie
continue. Voilà que je suis au milieu de mon échange, ce qui me fait réaliser
pas mal de trucs. Tout ce que j’ai appris et vu, et tout ce qu’il me reste à
voir et à faire. Pour l’instant je sais pas trop encore ce que je compte faire,
d’abord reprendre les cours le 11, puis deux semaines plus tard y’a un trip à
Kaoxiung avec mon club. Mais ce qui est sûr, c’est que je laisserais plus
personne gâcher cette année. J’ai pris conscience que c’est MON échange, MON
année, et plus question de perdre mon temps. Keep going !
Merci à tous pour vos mails, etc etc. Je bâcle un peu la fin de mon article
parce que ca fait genre trois jours que je suis plus ou moins dessus et c’est
pas tout ca mais j’ai un pays à découvrir ! Et un trip familial à organiser,
mais ca c’est une autre histoire…
Une pensée particulière
à Michel Piette dont le mail, bien qu’il date un peu, m’a carrément aidé dans
bien des situations. Aussi à ma grand-mère, ma marraine, mes parents et ma
soeur qui sont toujours là pour moi.
A la prochaine !
Soizic.